Histoire du CEDREF
La création du CEDREF en 1985 correspond à une nouvelle phase dans l’histoire des Etudes féministes à Jussieu. Il s’agit d’un projet fédérateur interne à Paris 7 qui manifeste l’importance prise par les Etudes sur les femmes ou Etudes féministes dans cette université et leur rayonnement interne et externe.
Michelle Perrot a été l’axe principal de la continuité institutionnelle des Etudes féministes à Paris 7, de façon directe ou indirecte. L’axe principal de ce regroupement dans l’Université est l’enseignement. Du premier projet de module pluridisciplinaire « Présence des femmes dans le mode contemporain : histoire, statut, représentation, langue, rapport à l’élaboration des connaissances », au DEA « Sexes et sociétés », les intitulés des enseignements montrent à la fois la continuité et les évolutions au gré des carrières, (non)recrutements, (non)promotions, mobilité, départs en retraite. On peut recenser plus de 40 enseignantes ou chercheures de Jussieu, avec des statuts divers, ayant participé à cette équipe.
L’histoire du CEDREF à Paris 7 s’inscrit dans l’histoire plus large des Etudes Féministes mais parfois à son propre rythme. Si on tente une périodisation de l’histoire de notre équipe et de ses relations institutionnelles, on pourrait dire que dans les années quatre-vingt nous bénéficions des avancées politiques du féminisme et de son insertion (relative) dans la recherche en sciences sociales et humaines.
La fin des années quatre-vingt marque un tournant avec l’expérience du DEA, mais aussi les effets du reflux politique, modérés par l’audience des personnalités phares du CEDREF dans Paris 7. Enfin, à partir de 1994, un nouveau poste, cette fois en Histoire des femmes, certains recrutements disciplinaires et de nouveaux projets fédérateurs cherchent à redonner un souffle au CEDREF après le départ des principales fondatrices.
La pluridisciplinarité
En 1986, le CEDREF est reconnu comme équipe de recherche universitaire pluridisciplinaire rattachée aux sciences sociales. La pluridisciplinarité et le caractère collégial sont réaffirmés par le principe d’une co-direction du CEDREF (Claude Zaidman et Marcelle Marini). Dès lors nous bénéficions de quelques crédits de l’Université.
L’arrivée en 1988 de Liliane Kandel renforce considérablement l’équipe et permet notamment de développer l’axe éditorial avec le soutien du conseil scientifique de Paris 7, puis le soutien du Secrétariat d’état aux Droits des Femmes. Liliane Kandel devient co-responsable du CEDREF en 1994, tandis que Marcelle Marini, prenant sa retraite, devient, elle, directrice de publication des Cahiers du CEDREF.
Une expérience pionnière : le DEA « Sexes et Sociétés »
Une majorité d’enseignantes de Paris 7 ayant maintenu leur choix de garder des liens privilégiés avec les disciplines, et dans un but d’efficacité par rapport aux instances universitaires et ministérielles, le DEA fut conçu avec un tronc commun centré autour des sciences sociales de façon à permettre l’insertion ultérieure des étudiant(e)s en thèse dans les formations doctorales existantes.